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il y a 6 ans
FESSÉE EN RYTHME
Bien droite sur sa banquette, le visage tendu par la concentration, Nadia répéta pour la dixième fois son exercice, ses petites mains courant d’un bout à l’autre du clavier. Elle détestait ces méthodes monotones de formation des doigts et vouait à l’enfer le nom de Hanon, compositeur du « Pianiste Virtuose en 60 exercices ». Il lui fallait pourtant bien arriver au bout si elle voulait éviter une répétition de la scène de la veille. Cette pensée lui donna des frissons mais heureusement ne l’empêcha pas d’aller jusqu’au bout, faisant résonner la dernière octave de la gamme de mi m i n e u r .
« Très bien ma chérie, beaucoup mieux qu’hier » dit une voix derrière elle.
Nadia sursauta. Mme de Brandon se mit à rire doucement.
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Allons, pas de quoi s’effrayer. Tu devrais être contente. Tu n’as plus qu’à me faire de la même façon tes octaves brisées. Elles sont plus faciles quand on sait économiser le mouvement du poignet. Tu te rappelles de la leçon ?
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Oui tantine.
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Bien ! Je vois que les choses se mettent en place. Peut-être que tes petites fesses vont pouvoir bénéficier d’un jour de repos…
La fillette rougit v i o l emment à ces paroles tandis que sa tutrice quittait la salle de répétition que jouxtait sa chambre. Les 24 gammes en octaves brisées furent réalisées sans accroc et Nadia soulagée put se relaxer sur un adagio de Mozart, tellement plus confiante quand elle pouvait se fier à son oreille absolue plutôt qu’à la solidité de ses doigts.
Le son du piano résonnait encore dans la maison lorsque Marguerite de Brandon, de retour d’un long séjour à l’étranger, pénétra dans le hall d’entrée où l’attendait sa sœur aînée. Sitôt les embrassades terminées, elle aborda directement le cœur du sujet. Marguerite de Brandon, que tout le monde aux alentours appelait Maguy, détestait perdre son temps à bavarder.
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Alors comment est-elle ?
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Exactement comme on nous l’avait annoncée. Charmante, talentueuse et très indisciplinée.
Maguy prêta un instant attention aux sons provenant de l’étage.
« C’est une musicienne, aucun doute là-dessus mais heureusement… » commença Hélène
« … elle manque de précision et de travail technique » termina sa sœur. Elle la fixa de ses yeux clairs.
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Et telle que je te connais, tu ne m’as pas attendue pour commencer sa formation.
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Voyons ma chérie elle est ici depuis 3 semaines, je ne pouvais pas lui laisser la bride sur le cou durant tout ce temps.
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Naturellement et où en es-tu ?
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Oh seulement au tout début je t’assure. Quatre fessées administrées depuis son arrivée, la dernière avec la jupe retroussée. Tu vois que tu n’as pas manqué grand-chose.
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Et Marie ?
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Je ne l’ai pas encore faite participer.
Maguy hocha la tête avec un sourire satisfait puis se dirigea vers l’escalier.
Nadia achevait sa romance sans parole lorsque l’on frappa à la porte. Elle vit entrer une jeune femme ressemblant à sa tutrice quoique ses cheveux tirés en arrière lui donnassent l’air plus sévère. Son sourire, plus serré, ne laissa pas également de l’inquiéter. Intimidée, elle se contenta de se lever et de la fixer sans pouvoir parler alors que la nouvelle venue la fouillait du regard, tournant autour d’elle un long moment avant de parler.
« Bonjour Nadia. Je m’appelle Marguerite et je suis la sœur d’Hélène. T’a-t-on parlé de moi ?
Oui, madame. Je veux dire oui maîtresse. Bonjour maîtresse » bafouilla l’e n f a n t .
Une lueur d’amusement brilla dans les yeux de Maguy. « Je vois que tu apprends vite. Néanmoins à compter de demain, je ne tolèrerai plus ces faux pas. Alors attention aux conséquences » ajouta-t-elle avec un geste menaçant de la main. Nadia recula d’un pas, protégeant son derrière de ses mains ce qui égaya beaucoup son interlocutrice. « Hélène m’a raconté que ton postérieur avait déjà fait connaissance avec sa dextre. » Ce disant, elle fit pivoter la petite afin de l’examiner de dos. « Et maintenant que je te vois, je ne peux guère lui en faire reproche. » Son bras gauche effectua un grand arc de cercle qui vint s’abattre sur les fesses de la fillette qui sursauta et s’éloigna rapidement. Maguy changea brusquement de visage en venant s’assoir derrière le piano.
« Dorénavant, ma sœur, ta tantine, se chargera de ton instruction générale. Je me chargerai des leçons de piano et de solfège. Je t’ai écoutée, tu as des capacités mais je crains celles-ci ne te soient montées à la tête. Elles te font perdre le sens de l’expression »
Sous ses doigts se mirent à couler les lignes mélodiques de l’impromptu en sol bémol de Schubert. Tant de grâce dans le phrasé, de délicatesse dans le toucher firent monter les larmes aux yeux de sa nouvelle élève qui s’approcha à nouveau, comme pour capter la source d’une interprétation qui la faisait frissonner des pieds à la tête. « Mais on ne peut exprimer du sentiment sans une technique irréprochable », les premières notes de l’étude en tierces de Chopin jaillirent avec tant d’aisance qu’on eut dit deux pianistes jouant à quatre mains. S’interrompant, elle se retourna vers son disciple en relevant son menton par l’index.
« Nous commencerons demain à 8 heures précises. Une dernière chose, je te préviens que si tu ne te donnes pas au maximum de tes possibilités, je n’hésiterai pas à employer les mêmes méthodes que ma sœur et que ma main est bien plus lourde que la sienne. »
Elle quitta alors la pièce laissant Nadia en proie à ses pensées contradictoires.
FESSÉE EN RYTHME2
Nadia aimait tant le piano qu’elle était heureuse d’avoir pour professeur une telle virtuose mais le souvenir de la punition administrée la veille par sa tutrice était si cuisant qu’elle ne pouvait envisager sans crainte la perspective d’affronter les foudres de sa nouvelle maîtresse. Pourquoi ne pouvait-elle donc pas se maîtriser ? Pourquoi fallait-il toujours que son tempérament provocateur prenne le meilleur sur elle ? Il eût été tellement plus simple hier d’obtempérer alors qu’à un reproche sur son manque d’application et à une exigence d’assiduité dans son futur travail, elle avait répondu « oui Madame ».
Elle s’était aussitôt vue réprimander : « voyons Nadia je t’ai déjà dit de m’appeler ‘tantine’ et, lorsque ma sœur sera là, de l’appeler ‘maîtresse’. Recommence ». Un bref moment de rébellion lui avait fait s’écrier « oui, Hélène ». A sa grande surprise, Madame de Brandon était parti d’un grand éclat de rire tout en la saisissant par le bras et en l’entraînant vers la chaise la plus proche.
« Ma chérie, j’étais sûre que tu ne me décevrais pas ! Il est si délicieux de ramener une petite fille insolente sur le droit chemin. Je savais bien que les quelques tapes que je t’avais données ces derniers jours ne seraient qu’un avant-goût. Tu as besoin d’une vraie correction et ce n’est certes pas moi qui t’en priverais. Viens donc en travers de mes genoux. Oh ! Mademoiselle résiste ; c’est bien inutile, je suis beaucoup plus forte que toi. Là, te voilà en place, ni tes pieds ni tes mains ne touchent plus le sol. Tu es si touchante dans cette position, tes petites fesses à ma merci. Je regrette seulement de ne pas pouvoir voir ton visage qui doit être déjà bien rouge. Ne t’inquiète pas, nous allons donner la même couleur à l’autre extrémité, il faut savoir conserver de l’harmonie en toute chose. Mais d’abord commençons par soulever cette jupe, j’ai eu grand tort de la laisser protéger ton postérieur jusqu’à maintenant mais rassure-toi, il n’en sera plus de même à l’avenir. Ce serait un crime de ne pas exposer une aussi jolie culotte de coton blanc qui épouse si bien les formes de ton mignon petit derrière. On ne se lasserait pas de le contempler. Il faut pourtant prendre une décision : où vais-je placer ma première claque ? Sur la droite ou la gauche ? Je ne voudrais pas faire de jalouse entre tes deux joues du bas. Respectons la tradition et commençons par la droite. Puis la gauche. Puis la droite. Tu entends ce doux bruit régulier, comme celui du métronome avec lequel tu détestes tant travailler. Le sens de la régularité est pourtant si important pour une musicienne et de même une bonne fessée ne se peut concevoir sans un sens aigu de la pulsation. C’est lui qui permet ensuite d’improviser et de varier les effets. Comme cela par exemple : Droite- gauche – gauche –Droite – droite – droite – Gauche. Même tes jambes se mettent à battre en cadence, mon trésor. Une vraie battue de chef d’orchestre. Il est temps d’achever, dans les règles : quarte et sixte, septième de dominante et tonique. »
Ces derniers mots s’accompagnèrent de trois claques plus appuyées qui résonnèrent sur les fesses de Nadia et firent écho à travers toute la pièce. La fessée étant achevée, Madame de Brandon la fit se relever, les mains de la fille se plaçant aussitôt sur son postérieur endolori pour le masser vigoureusement. Au début, elle avait bien tenté de toutes ses f o r c e s de résister à la correction mais au fur et à mesure que les mains de sa tutrices s’abattaient sur son derrière avec de plus en plus de f o r c e , ses protestations s’étaient muées en une longue lamentation. Bientôt, elle n’avait pu retenir ses larmes et la petite rebelle était devenue l’archétype de la fillette punie et contrite. Les premières fois, elle n’avait ressenti qu’une forte honte aux quelques claques qu’Hélène de Brandon avaient infligées à ses fesses. Cette fois, elle avait reçu une authentique fessée à l’issue de laquelle elle se promettrait de s’amender de peur de voir le châtiment se renouveler.
« Allons, ta punition est terminée pour cette fois et tout est pardonné. Nous sommes de nouveau amies. Prends ce mouchoir et essuie tes yeux, ils sont tout imbibés. Et le nez : souffle ! Et maintenant répète après moi : ‘Merci tantine pour cette bonne fessée’
- Merci tantine pour cette bonne fessée, balbutia la jeune fille. Toute velléité de révolte l’avait abandonnée. Sa tutrice l’embrassa sur les deux joues avant de la laisser ruminer son chagrin et sa honte quelque temps dans sa chambre.
La main de Nadia s’attardait sur son académie alors qu’elle se remémorait ce cuisant souvenir de la veille. Que pourrait bien lui infliger de pire sa nouvelle maîtresse de piano ? Elle était après tout plus fluette que son aînée et quand bien même ses longs doigts lui permettraient-elle d’infliger une douleur plus aiguë, il suffirait de s’accoutumer à cette nouvelle sorte de claques. Je dois apprendre à être moins douillette, se dit-elle en se dirigeant vers la salle de bain. Elle y croisa Marie qui venait comme chaque jour de tout préparer pour sa toilette quotidienne. Elle baissa les yeux, n’aimant point affronter le regard toujours goguenard de cette forte paysanne bretonne. Marie lui tint la porte ouverte en laissant libre cours à son babillage :
« Mademoiselle a fait connaissance avec mademoiselle Marguerite ? C’est qu’il s’agit d’être très sage maintenant mademoiselle ou alors… c’est que mademoiselle marguerite s’y entend pour faire obéir les méchantes petites filles. Ça oui ! Il va falloir vous conduire comme il faut sinon, panpan cucul.
- Je sais, Marie » répliqua-t-elle, très vexée que cette domestique se permettre de faire allusion à ses punitions. De quoi se mêlait-elle ? C’était une chose de soumettre à la discipline d’une artiste telle que Marguerite de Brandon mais il était m o r t ifiant de prendre conscience que Marie n’ignorait rien des conséquences de ses erreurs et pouvait sans peine l’imaginer sur les genoux de ses tutrices.
« Oh ! Mademoiselle sait ! » imita Marie en riant « mais tu ne sais rien du tout, ma petite, tu n’as encore rien vu. Les fessées de Mademoiselle Hélène, c’est une plaisanterie, un petit air de flute ; les fessées de Mademoiselle Marguerite, c’est plus sérieux, une vraie fanfare. Et attends que l’on m’ait donné carte blanche, je te ferai sentir ce que c’est qu’une bonne rouste, comme disait ma pauvre maman. Je n’ai pas des bras de bourgeoise, moi, crois-moi que ça tambourinera sur tes miches ! »
Piquant un fard devant tant de familiarité, Nadia se précipita dans la salle de bain alors que Marie s’éloignait en rigolant de ces manières. Non, ce n’était pas possible se dit-elle en se plongeant dans l’eau chaude, cette servante ne pourrait tout de même pas se permettre de porter la main sur elle ? Elle avait dû écouter aux portes au moment où tantine… Nadia se répéta ces arguments dans sa tête jusqu’au moment où on l’appela à descendre pour le dîner. Elle acheva rapidement sa toilette et se précipita pour rejoindre sa nouvelle famille dans la salle à manger.
FESSÉE EN RYTHME3
Plusieurs semaines s’écoulèrent. Nadia s’était mise au travail avec une énergie redoublée par la présence de Maguy. Celle-ci l’avait soumise à un rythme de travail très soutenu en 4 temps : gammes, exercices techniques, études et œuvres s’enchaînaient, chaque pièce devant être sue par cœur dans un délai d’une semaine. Maguy faisant démonstration de chaque nouveau morceau avant de le confier à son élève, celle-ci donnait toute ses f o r c e s pour parvenir à imiter sa maîtresse, à faire surgir des signes imprimés sur la partition une semblable collection d’émotions sonores. Elle buvait chaque parole de son professeur qui lui faisait découvrir les arcanes de l’harmonie et du contrepoint directement sur les pièces travaillées. Le solfège avait cessé d’être cette discipline abstraite et barbare pour devenir la science secrète de l’interprétation juste. Tant d’application la laissait toutefois moins attentive aux autres parties de sa formation et cette distraction lui avait valu plusieurs fessées de tantine. Celles-ci n’excédaient pas en f o r c e celles des premiers jours et la fillette commençait à s’habituer à ce régime de sanctions jusqu’au jour où Marie, ayant récuré l’argenterie, rentra dans le salon pour la remettre en place et trouva Nadia courbée contre la hanche d’Hélène, le bras gauche de celle-ci retenant le bas de sa robe retroussée, exposant sa culotte à la vue de la servante qui se fendit d’un large sourire devant le spectacle.
« Marie, vous tombez bien » s’écria la tutrice d’un ton joyeux. «Figurez-vous que cette petite coquine a cru bon de négliger sa leçon de grammaire et n’a pu m’en réciter que la moitié. Maguy l’a félicitée hier pour la qualité de son travail musical et lui a promis de la laisser jouer sur notre Steinway. Les compliments ont fait gonfler les chevilles de notre demoiselle. Voyons si nous pouvons les ramener à leur juste proportion en chauffant ce délicieux popotin. »
« Tantine, je t’en prie … » pleurnicha Nadia alors que les premières claques s’abattaient sur son derrière « … pas devant cette domestique. Attends qu’elle soit partie ».
« Cette domestique ! Petite impertinente ! Je te ferais savoir que Marie fait partie de notre famille et que tu lui dois le respect comme à tous tes aînés. Décidément une petite leçon d’humilité te fera le plus grand bien. En attendant fessons comme il se doit cette arrogante petite lune. Je vous jure, Marie, que ma pupille me fera devenir experte dans l’art de rougir les bas du dos. Voyez comme le sien commence à danser sous ma main. Et ces petits pieds qui martèlent le rythme en ternaire, une vraie valse fessière ! »
« Vos mains se fortifient, mademoiselle Hélène, mais à vrai dire, il y a de la comédie dans tout cela ! Je vous ai dit cent fois que ces fanfreluches ruinaient l’effet d’une bonne fessée » gronda Marie en désignant le sous-vêtement de Nadia qui continuait de se débattre tout en versant quelques larmes de crocodile, la douleur étant loin d’atteindre les limites du supportable.
« Chaque chose en son temps, Marie. Vous voyez que mes tapes suffisent à faire pleurer ces beaux yeux. Allons, redresse toi, Nadia, c’en est fini de ta correction mais ta punition n’est pas terminée. Avez-vous des épingles avec vous Marie ? »
« Toujours, Mademoiselle, on ne sait jamais quand l’ouvrage arrive. Mais vous avez vraiment le cœur trop sensible, Mademoiselle Nadia ne se corrigera jamais par de telles caresses. »
« Trop faible dîtes-vous ? Pas pour faire honte aux fillettes trop fières en tout cas. Tourne-toi que j’agrafe le bas de ta robe dans ton dos. Tu passeras le reste de la journée ainsi jusqu’au dîner. Maintenant va te mettre au coin pendant un quart d’heure, le temps que la leçon s’imprègne. Vous voyez que je ne suis pas si fragile que cela, Marie, on devine la couleur de ses fesses à travers le tissu de cette petite culotte. »
« Vous avez raison, et je dois dire que Mademoiselle est bien mignonne fagotée comme cela. Que passe Madame Saintonge pour prendre le thé et je suis sûre que cela la fera bien rire. N’empêche que comme disait ma pauvre maman, une bonne fessée ne se donne qu’à cul nu. »
Le lendemain matin, assise devant son piano droit, Nadia ruminait toujours son humiliant châtiment. Madame Saintonge avait heureusement manqué le thé de la veille mais elle avait dû supporter les sarcasmes incessants de Marie, qui parvenait toujours à se trouver d’une manière ou d’une autre au même endroit qu’elle. Comble de l’angoisse, le jeune garçon jardinier des demoiselles de Brandon était passé pour prendre ses instructions, et il s’en était fallu d’un cheveu qu’il ne la surprenne au salon. Elle s’était éclipsée à l’approche de ses pas, sans être absolument certaine qu’il n’avait pas pu entre-apercevoir son postérieur si vulnérable au moment où elle franchissait la porte.
« Eh bien Nadia, tu rêves » dit Maguy en pénétrant dans la salle d’étude. « Je t’avais demandé de répéter la gamme de si m i n e u r il me semble ? »
Nadia s’exécuta aussitôt, les notes coulant avec aisance. Satisfaite, son professeur déposa devant elle une nouvelle partition.
« Le Prélude et Fugue de Jean-Sébastien Bach en do m i n e u r que je t’ai joué hier. Il est temps pour toi de découvrir les œuvres du maître. Nous travaillerons un extrait du Clavier bien Tempéré à chaque séquence, entre l’étude et le morceau. Tu as jusqu’à onze heure pour déchiffrer et répéter les passages délicats puis je viendrai te donner ta leçon de contrepoint sur la fugue. »
L’architecture complexe de la pièce échappait encore à la compréhension de Nadia qui avait trouvé exceptionnellement bien peu de charme à l’exécution de sa maîtresse. Tout cela lui paraissait trop aride, une musique trop construite que sa seule intuition ne lui permettait pas d’appréhender. Alors qu’elle s’échinait à répéter les phrases du Cantor, son esprit restait fixé sur les vexations subies et les phrases de Marie ne cessaient de circuler dans sa tête : « Eh bien ma petite, veux-tu que je te passe un gant trempé d’eau fraîche pour te refroidir les fesses ? » ; « Mademoiselle devrait enlever sa culotte, le temps d’aérer ce popotin si bien cuit ! ». Les fausses notes ne tardèrent pas à s’enchaîner, tant et si bien que Nadia finit par jeter la partition par terre dans un excès de colère. Elle laissa sa frustration s’exprimer dans de furieux accords dissonants plaqués sur le clavier puis se laissa aller à des improvisations afin de calmer ses esprits, tant et si bien qu’elle en perdit complètement la notion du temps et fut prise complètement au dépourvu lorsque Maguy rouvrit la porte.
« Je vois que tu es passée à autre chose, tu en as donc déjà terminé avec Bach? » demanda-t-elle avec une pointe d’ironie en ramassant la partition que Nadia avait laissée traîner sur le sol.
« Euh… oui maîtresse » fit la fillette en fixant ses souliers.
« Vraiment ! Dans ce cas, je t’écoute » déclara son professeur en reposant le livre sur le pupitre.
Ce fut un désastre. Accumulant les erreurs, Nadia fut incapable d’aller seulement au bout du prélude et finit par s’interrompre, piteuse, les yeux rivés sur les pédales de l’instrument.
« Regarde-moi Nadia. » dit Maguy.
La pupille leva des yeux inquiets vers ceux de la jeune femme qui la fixait sans ciller, lui donnant l’impression de lire dans ses pensées comme dans un livre ouvert.
FESSÉE EN RYTHME4
« Tu n’as même pas pris la peine d’aller jusqu’au bout de ton déchiffrage, n’est-ce-pas ? ». Un silence pesant s’établit durant quelques secondes qui parurent une éternité à la fillette. « Lève-toi ». Nadia obtempéra, regardant sa maîtresse se saisir de la banquette afin de la déposer au centre de la pièce puis de s’y assoir.
« Il semble que les fessée de ma sœur ne soient plus suffisantes pour te rappeler à tes devoirs et qu’il va falloir remédier à cela. Viens ici immédiatement » ajouta-t-elle en désignant du doigt son côté droit. Sa jeune élève obéit en tremblant. Maguy la saisit à la fois par la taille et le bras gauche pour la guider sur ses genoux, ses bras et ses jambes battant l’air désespérément. Maguy la troussa rapidement puis se saisit du bras de l’e n f a n t qu’elle coinça dans son dos, la f o r ç a nt à se cambrer pour mieux présenter son postérieur à la correction. Puis elle glissa ses doigts à l’intérieur de la culotte avant de la descendre lentement le long de ses cuisses, faisant apparaître la magnifique courbure des fesses encore blanches de sa pupille.
« Oh maîtresse ! Je t’en prie ! J’ai tellement honte…
- Mais j’espère bien que tu as honte, ma chérie. Comme tu devrais avoir honte de massacrer une aussi belle œuvre uniquement parce que tu préfères passer tes humeurs sur le piano plutôt que d’améliorer son jeu. De toute façon, je ne donne de fessées que déculottées. »
Et levant avec élégance son bras, elle administra sur le derrière dénudé désormais à sa merci une formidable claque qui résonna à travers la pièce, arrachant à sa réceptrice un cri de surprise et de douleur. Une belle marque rouge couvrit aussitôt la quasi-totalité de la lune de Nadia alors que déjà les suivantes s’annonçaient. Maguy abordait son œuvre correctrice comme une sonate : une forte introduction pour capter l’attention de son public, puis une exposition de la punition à venir par le biais d’une série de fessées administrées à un tempo lent sur l’ensemble de la surface de travail, enfin une série de variations destinées à surprendre sans cesse sa victime, ne la laissant jamais deviner à quels endroits ni à quel rythme les prochaines gifles allaient s’abattre.
La main de sa maîtresse, renf o r c é e par des années de travail acharné sur le clavier et dotée naturellement de doigts longs et très fins prédisposant leur propriétaire au statut de virtuose, couvrait sans peine les deux petites pommes d’amour. Sa science du jeu lui faisait utiliser l’extrême souplesse de son poignet, dosant la correction afin que celle-ci ne se terminât pas prématurément. Affolée par cette fessée sans précédent pour elle, ses petites jambes effectuant depuis le début des mouvements v i o l ents de natation involontaire mais le haut du corps bloqué par le bras gauche de sa correctrice, Nadia ne tarda pas à se lancer dans une danse des fesses endiablée dans le vain espoir de soustraire son pauvre petit popotin à la tourmente. Son manège amena un sourire ironique sur les lèvres de Maguy qui ralentit un instant sa pulsation afin de se livrer à un sermon moqueur :
« Alors ma petite, tu la sens, ma bonne fessée ? Ton derrière commence à prendre ma couleur préférée, celle qui annonce la bonne cuisson pour le retour des petites filles travailleuses. Sais-tu qu’à cet instant tu me montres un vrai talent de bayadère ? L’étoile du ballet fessier ! Ne t’en prive surtout pas, c’est adorable. Tu as toutes les aptitudes pour les arts musicaux. Ne te reste plus qu’à apprendre la discipline et le goût du travail et, pour cela, je connais la méthode parfaite pour laquelle je crois être une experte : la fessée, ma chérie, les fesses à l’air et bien brûlantes. Tiens, pour t’être adonnée à la paresse ; pour n’avoir pas su contrôler tes humeurs ; pour t’apprendre à passer ta colère sur ton instrument et pour avoir fait offense au maître. »
Chacune des remontrances était ponctuée d’une claque tonitruante qui arrachait à Nadia de longs gémissements suivis de promesses sans cesse renouvelées sur sa future assiduité, jurant qu’elle serait désormais la plus appliquée des disciples. Les larmes coulaient en continu et la fillette était prête à tout plutôt que de rester ainsi en travers des genoux de sa maîtresse. Celle-ci s’interrompit un bref instant pour juger de la progression de l’ouvrage.
« Tes intonations semblent sincères et ton petit derrière me paraît bien chaud. Toutefois, depuis le temps que je t’observe, je sais que mademoiselle à la tête dure et je ne tiens pas à devoir renouveler la procédure tous les deux jours. Sans compter que tu m’as donné une forte migraine avec tes accords barbares et tes fausses notes et à cela je ne connais qu’un seul remède : fessons, ma belle, fessons cet arrogant postérieur qui ne demande que cela ! »
Ce fut le signal d’un final exécuté presto et fortissimo qui laissa les fesses de Nadia aussi rouges que des tomates mûries au soleil de Provence. La dernière claque administrée, la jeune fille continua de pleurer sur les genoux de son professeur, ne remarquant même pas la libération de son bras droit ou le fait que Maguy venait de lui ôter totalement sa culotte. Elle la releva doucement. Nadia se lança aussitôt dans une course sur place, sautillant d’un pied sur l’autre, ses deux mains plaquées sur son séant et le frottant énergiquement. Sa maîtresse lui laissa le temps de se calmer avant de lui ouvrir les bras dans lesquels la fillette se précipita, la serrant de toutes ses f o r c e s, si confuse maintenant que la douleur s’était un peu calmée.
« Allons calme-toi. Je te pardonne. Mais souviens-toi que je ne tolèrerai plus une telle attitude et que si tu m’obliges à recommencer, je te ferai regretter la punition d’aujourd’hui. Nous sommes bien d’accord ? »
Nadia se contenta de hocher la tête ce qui fut suffisant pour sa tutrice. Il lui fallut encore se concentrer pour la leçon de contrepoint qu’elle suivit sans avoir retrouvé sa culotte, ses fesses nues cramoisies directement en contact avec la dure banquette.
FESSÉE EN RYTHME5
Nadia se reprit dès l’après-midi, faisant montre d’une attention inédite aux paroles d’Hélène, très amusée de cette ardeur soudaine, n’ignorant évidemment rien de sa raison. Elle avait eu néanmoins la gentillesse de déposer un coussin sur le siège de sa pupille. La fillette avait grimacé en prenant place, déclenchant le rire cristallin de tantine. La confusion teignit aussitôt son visage d’une jolie couleur de fraise. Elle se plongea dans ses livres, espérant que le travail l’aiderait à chasser de son esprit les événements du matin. Dans les jours qui suivirent, la crainte d’une nouvelle séance sur les genoux de Maguy l’aida à prolonger son application, d’autant plus que le respect qu’elle éprouvait pour sa maîtresse se transformait peu à peu en véritable vénération. Elle passait de longs moments assise derrière la porte de la salle de musique, écoutant avec admiration l’artiste répéter inlassablement la même phrase jusqu’à trouver la bonne couleur, jusqu’à mettre parfaitement à jour la sublime architecture de l’œuvre. L’émotion était telle que Nadia se précipitait vers le piano le lendemain matin, voulant de tout son cœur être capable elle aussi de déposer son cœur sur les notes. Elle ressentait également une grande amitié pour sa tantine et tâchait de ne pas la décevoir mais elle avait bien du mal à s’intéresser à ces livres austères et ces leçons rébarbatives. Son langage était fait d’harmonies et de rythme. La grammaire lui semblait une discipline barbare et elle exécrait les cours de maintien et de morale qui s’opposaient en tout à son caractère sauvage.
Ces mouvements de révolte étaient accueillis avec joie par Hélène qui ne se fâchait jamais et n’arborait pas les mines sévères de sa sœur. Ils étaient pour elle l’occasion espérée et guettée de faire remuer et rougir les adorables petites fesses de sa pupille. Petite fille modèle, Hélène de Brandon n’avait eu que très rarement à subir les foudres de sa gouvernante, ce qui n’avait pas été le cas de sa sœur, dont la nature d’airain ne supportait pas que l’on tente de la contrôler. Hélène avait été témoin à de multiples reprises des corrections reçues par sa cadette et cela avait naître une authentique passion de flagellante, tempérée par une douceur qui lui faisait préférer les punitions brèves et point trop douloureuses. Aimant la taquinerie, elle ne se privait pas d’accompagner ses claques de commentaires ironiques, complimentant sa victime sur ses mouvements involontaires, la rondeur de son derrière, parvenant toujours à faire en sorte que la vilaine petite fille rougisse des deux côtés.
Ayant de plus considéré que la rouste administrée par Marguerite valait initiation, tantine n’hésitait pas désormais à fesser cul nu, toujours sur le lieu même où Nadia était prise en faute. Celle-ci ne tarda pas à être déculottée dans toutes les pièces de la maison. Sa maîtresse, très absorbée par son art, fut rarement témoin de ces humiliations, ne rajoutant d’ailleurs rien aux remarques de son aînée, se contentant d’un sourire énigmatique. Marie, en revanche, prenait un malin plaisir à surgir comme un diable de sa boîte lorsque la fillette était courbée contre la hanche de tantine, jupe troussée et culotte aux genoux, laissant libre cours à ses grands éclats de rire. Elle lâchait également quelques remarques cuisantes lorsque la petite, après une bonne fessée de tantine, ressassait ses fautes dans le coin du salon, le postérieur rougi bien en évidence.
« Eh bien, elle progresse, mademoiselle Hélène, fait attention de ne pas brûler la chaise en t’asseyant » ; « Voilà un popotin qui a bien reçu son compte ! » ; « A la bonne heure, rien de tel qu’un bon panpan sur son cucul tout nu pour remettre une méchante gamine sur le droit chemin » ; « Ah si tu étais mienne, je t’en donnerais, des raisons de piailler. Tu as de la chance que Mademoiselle Hélène ait le cœur si sensible. »
Nadia ressentait vivement ces atteintes à sa fierté et se promettait de redoubler d’efforts. Mais le théorème voltairien du naturel finissait toujours par prouver son éternelle validité et ramener sa petite lune dévoilée à la merci des mains de tantine. Arrivèrent les beaux jours et au cours d’une promenade elle fit la connaissance de Paul. Filleul de Mme Lamblin, voisine des sœurs de Brandon, il venait passer ses vacances chez cette marraine qui l’idolâtrait et lui passait tous ses caprices. Le jeune garçon connaissait tout le pays. Nadia prit l’habitude de partir en escapade avec son nouvel ami durant la récréation qu’on lui accordait après le déjeuner.
Grisée par cette expérience de liberté, son esprit fut bientôt plus concentré sur les excursions que sur son travail. Non seulement les fessées de tantine devinrent plus fréquentes, mais son jeu en souffrit également. Le visage de sa maîtresse se faisait de plus en plus sombre à chaque leçon. Un matin où elle venait de massacrer un très bel impromptu de Schubert, pourtant parfaitement à sa portée, la fillette n’osa pas se retourner, certaine de subir à nouveau une correction. A sa grande surprise, Maguy n’en fit rien, laissa planer un lourd silence, puis sortit de la pièce en disant seulement :
« Tu sais ce que je t’ai promis, tu as huit jours pour te reprendre. Sinon, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même ».
Ces paroles inquiétèrent Nadia un moment, mais alors qu’elle s’esquivait du manoir pour rejoindre Paul, les courses au grand air dans les champs et l’escalade des arbres ne tardèrent pas à lui faire tout oublier de ses devoirs pour ne se concentrer que sur son plaisir. Son ami avait découvert un charmant ruisseau aux abords du village dans lequel ils pataugeaient joyeusement lorsqu’ils entendirent la cloche de l’église sonner trois heures. Nadia blêmit et se mit aussitôt à courir vers la maison.
Elle pénétra en coup de vent dans le salon où elle trouva tantine en grande conversation avec Madame Saintonge, accompagnée de sa fille Julie, une grande a d o l e s c e n t e que Nadia détestait pour les airs méprisants que celle-ci lui adressait à chaque fois qu’elles se croisaient. Aujourd’hui cependant, elle avait remplacé le dédain par un sourire cruel qui ne présageait rien de bon. Hélène en la voyant éclata de rire et s’écria : « Eh bien voilà notre polissonne qui se décide enfin à rentrer et voyez dans quel état ! » Nadia examina sa toilette et rougit jusqu’aux oreilles en remarquant les traces de boue sur sa belle robe blanche. Madame Saintonge et Julie se levèrent, la première disant : « Voilà une conduite bien déplorable, Nadia et qui mérite une bonne punition. Sur ce, je vous laisse, ma chère Hélène. Puis-je en partant prier Marie de nous aider pour ces petits travaux de couture ? Personne ne sait ajuster une robe comme elle ! ». « Mais je vous en prie, je suis sure qu’elle sera ravie de vous aider. Nadia, accompagne ces dames jusqu’à l’office. Et puis-je vous prier de mon côté de dire à Marie qu’elle a toute ma permission pour réagir comme il se doit à un tel gâchis ?», répondit Hélène en désignant le piteux état de sa pupille. « Avec plaisir ma chère et à mercredi prochain ». « Je suis si contente que vous puissiez venir toutes les deux à notre thé-concert. Si j’en crois les remarques que m’a fait Maguy, cela devrait un beau spectacle, dans les deux sens que vous savez. » Julie éclata de rire à ces paroles qui laissèrent Nadia perplexe. Elle n’eut toutefois guère le temps d’y réfléchir en accompagnant les visiteuses jusqu’au repaire de Marie.
« Madame Saintonge, que ça me fait plaisir de vous voir ! Et Mademoiselle Julie, une vraie dame maintenant ! Mademoiselle Hélène m’a prévenu. Entrez donc nous allons prendre les mesures mais… qu’est-ce que tu fais là toi ? Et toute crottée ! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?! »
« Justement, ma chère Marie », dit Madame Saintonge, « Mademoiselle Hélène vous fait dire que vous avez carte blanche pour punir cette jeune fille comme elle le mérite ».
La forte paysanne mis ses poings sur les hanches en dévisageant Nadia de la tête aux pieds. La fillette recula avec appréhension devant elle.
« Ah c’est comme ça ! Mais je sais bien ce que ça mérite, une gamine qui fait des bêtises et qui ruine ses beaux habits. Une bonne clique ! Sur son derrière tout nu ! »
« Marie, je t’en prie, pas maintenant ! Attends que ces dames soient parties. »
« Et depuis quand une moutarde a-t-elle son mot à dire sur le moment où elle reçoit sa fessée ? Vous avez bien cinq minutes mesdames ? Je le savais bien. Viens ici ! Tout de suite !! »
Elle empoigna Nadia avant que celle-ci n’ait eu le temps d’esquisser un mouvement et lui fit ôter sa robe en un tournemain, laissant la fillette en petit haut et culotte. Posant son pied gauche sur le petit escabeau de bois qui lui servait à atteindre le haut des armoires, elle fit basculer l’e n f a n t sur sa jambe, ses quatre membres battant l’air désespérément. Elle lui baissa la culotte d’un coup sec, les fesses bien tournées vers les deux femmes qui ne perdaient pas une miette de la scène. Julie qui arborait un sourire ravi se mit à chantonner :
Une robe crottée
Déculottée
Une robe perdue
Fessée cul nu
« Non ! Marie ! Pas déculottée, s’il te plaît. Pas devant elles ! »
« On ne dit pas ‘elles’ quand les personnes sont présentes, petite mal élevée. Et pourquoi que je ne te donnerais pas la fessée déculottée devant Madame Saintonge et Mademoiselle Julie ? Tant mieux si tu as honte de leur montrer ton joufflu. Cela t’apprendra à faire attention à tes affaires. Tiens ! Tu la sens ma grosse mimine comme elle claque bien sur tes miches ? Ça c’est un derrière bien calotté. C’est autre chose que les caresses de Mademoiselle Hélène, des petites tapes de la ville qu’elle donne Mademoiselle. Rien de tel que des mains qui ont fait les moissons pour donner une bonne clique à un cucul tout nu. Ah tu nous fais un beau numéro de gigoteuse. Regarde comme les dames s’amusent à te voir te trémousser. Elles se moquent bien de toi et de tes petites fesses couleur framboise ! Une aussi jolie lune, bien rebondie comme ça, on la claquerait rien que pour le plaisir. Tiens, encore deux gifles, pour la route et maintenant au coin, mademoiselle, tout de suite. »
C’est une Nadia larmoyante qui vint se blottir contre le mur, les mains sur la tête. Sa culotte avait voltigé sous les furieuses ruades que la fillette n’avait cessées de lancer pour tenter vainement de se libérer de l’emprise de la cruelle servante. Son postérieur était encore plus douloureux qu’après la raclée de sa maîtresse. Mais le plus dur fut de supporter les moqueries de Madame Saintonge et surtout de Julie qui ne se privait pas de commenter le spectacle qu’offraient ses fesses rouges livrées à leurs regards alors que la paysanne prenait les mesures.
La fille, m o r t ifiée, fut contrainte de saluer poliment les invitées hilares. Julie se permit même de claquer le petit derrière en prenant congé ce qui fit redoubler les rires de sa mère et de Marie. Lorsqu’elles furent enfin parties, Marie plongea la robe toute tâchée dans un baquet d’eau chaude puis, examinant les pieds boueux de la souillonne, déclara qu’elle ne voulait pas qu’on lui salît toute la maison par-dessus le marché et que Mademoiselle avait de toute façon bien besoin d’un bain séance tenante. Saisissant la coquine par la taille, elle la déposa sur son épaule et la porta ainsi jusqu’au cabinet de toilette, croisant Mademoiselle Hélène qui s’amusa fort de ce séant écarlate ainsi transbahuté. Le bain achevé, Nadia fut consigné dans sa chambre jusqu’au dîner, où elle put enfin laisser libre cours à son chagrin et digérer l’humiliant châtiment.
FESSÉE EN RYTHME6 (FIN)
Toujours penaude, la petite élève reprit ses exercices musicaux le lendemain. Elle tâchait de rattr a p e r sa paresse des derniers jours sans pouvoir toutefois éviter les accrocs. Maguy remarqua les efforts mais confirma qu’il lui restait du pain sur la planche si elle voulait échapper à la punition promise. Nadia la regarda d’un air interloqué et sa maîtresse dit : « Vois-tu Nadia, tu n’es pas la première de nos pupilles à sortir du droit chemin et à te laisser distraire. Hélène et moi avons mis au point un moyen radical pour régler ce problème. Nous organisons un thé-concert avec nos plus proches amies au cours duquel notre élève donne un petit récital. Bien entendu, par respect pour notre public, nous exigeons la perfection et pour chaque fausse note qu’elle laisserait échapper, la paresseuse reçoit une tape sur les fesses de la part de chacune de nos invitées. » La fillette pâlit à mesure que son sort lui était décrit. « Mais maîtresse… »balbutia-t-elle « tu ne vas tout de même laisser des étrangères me fesser ? » « Je te l’ai dit, ce ne sont pas des étrangères mais des personnes très chères qui savent parfaitement ce qu’on attend d’elles. Tu négliges ton travail depuis plusieurs semaines et il y a longtemps que j’aurais dû te corriger. Ce sera l’occasion de régler nos comptes, à moins que tu ne te mettes vraiment à l’ouvrage. J’ai compté une soixantaine de fautes aujourd’hui, tu sais ce qui te reste à faire et ce qui t’attend sinon. Je mets en suspens les leçons de solfège pour te laisser plus de temps pour répéter. A toi de jouer… » Et Maguy quitta la salle d’étude.
Paniquée, Nadia se jeta dans le travail avec toute l’énergie du désespoir. Elle avait conscience qu’il lui serait impossible d’exécuter tout son programme à la perfection. Elle ne pouvait guère que minimiser les dégâts à ce point. Comme elle regrettait sa fainéantise et toutes les fois où elle avait laissé ses doigts s’égarer sur le clavier, préférant ses improvisations au travail rigoureux sur la partition.
Comment avait-elle pu ne pas prendre au sérieux les menaces pourtant si claires de sa maîtresse ? Elle supprima d’elle-même ses récréations pour ne pas perdre une minute de travail. Elle s’exerça également avec l’accord de Maguy sur le Steinway de la salle de musique où devait se dérouler l’audition. Elle ne le faisait toutefois que pour la nécessité de s’adapter à la mécanique subtile de l’instrument, ne pouvant pénétrer sans rougir dans la pièce qui devait devenir le lieu de sa future humiliation. La veille du grand jour, elle répéta devant sa maîtresse l’ensemble de son programme : Bach, Mozart et Schubert. Ce fut affreux, ses doigts n’avaient plus de consistance, ses mains tremblaient, elle accumula les erreurs et eut même un trou de mémoire, ce qui ne lui arrivait jamais. Elle s a n g lotait à l’issue de sa prestation. Maguy la laissa vider ses émotions puis pris la parole :
« Tu viens de vivre ce que le trac peut provoquer si tu le laisses te contrôler. Tu n’es pas à la musique, tu ne penses qu’à ce que ton public va te faire si tu te trompes. Oublie-le, cela viendra de toute façon. Ne pense plus qu’à la musique. Cela suffit pour aujourd’hui. Demain, une heure de gammes pour s’échauffer puis une promenade pour se décontracter. »
Les invitées arrivaient peu à peu, joyeusement accueillies par Hélène, puis par Nadia qui les saluait d’une petite révérence, tâchant de bien se souvenir des leçons de maintien de tantine. Ce n’était certes pas le moment d’aggraver son cas par de la négligence. Elle sentit son visage brûler au moment d’accueillir Madame Saintonge et sa fille. Elle fut incapable de les regarder dans les yeux alors que Madame Saintonge l’embrassait affectueusement et que Julie se frottait les mains d’un air féroce. Ce fut bien pire lorsque Madame Lamblin se présenta, tenant Paul par la main ! Hélène sembla surprise puis fit bon accueil au garçon en le baisant sur les deux joues. Il salua Nadia en disant qu’il avait hâte de l’entendre jouer. Elle ne l’avait pas revu depuis ce jour à la rivière et ne put articuler un seul mot. Il n’insista pas, quoique interloqué par son attitude. Tout le monde était arrivé : en tout huit personnes sans compter ses deux tutrices et Marie, qui avait tout préparé et se tenait à l’entrée de la salle de musique, débarrassant les dames de leur manteau. Toutes bavardaient, échangeant les derniers potins, riant et menaçant Nadia de la main, apparemment plus impatientes de la deuxième partie du spectacle que du concert. Elles finirent toutefois par prendre place et par applaudir poliment alors que la jeune pianiste saluait puis s’installait derrière l’instrument.
Il lui sembla qu’un brouillard flottait devant ses yeux un court instant jusqu’à ce que sonnent dans sa tête les premières mesures du prélude de Bach. Elle posa alors ses mains sur le clavier et les notes jaillirent, impeccables, dans une subtile variété de nuances qu’elle tînt jusqu’au bout. Elle enchaîna sur la fugue, les premiers accrocs surgirent mais elle n’en avait cure, chantant en elle-même les différentes parties qui s’entremêlaient avec grâce sur le clavier. La fantaisie de Mozart fut plus compliquée, sa main gauche cafouillant par endroit, mais elle sut dissimuler cela par une grande délicatesse dans l’exécution de la mélodie. Elle clôtura par l’impromptu de Schubert qui fit frissonner l’auditoire. Les applaudissements éclatèrent, beaucoup plus nourris cette fois. Maguy avait retrouvé le sourire alors que son élève la cherchait du regard. Nadia avait tout oublié de la suite jusqu’à ce que tantine prenne la parole : « Bravo ma chérie. Nous te remercions toutes pour ce beau moment de musique. Il te reste toutefois à payer pour ta paresse passée. Il faut toujours régler ses dettes n’est-ce pas ? Alors Maguy, combien de fautes notre pupille a-t-elle faites ? »
Marguerite se tourna vers sa sœur «j’en ai compté exactement dix ». Nadia ressentit un immense sentiment de gratitude envers sa maîtresse. Elle en avait fait au moins le double et son professeur ne pouvait pas les avoir manquées. Cela ne l’empêcha pas de rougir fortement alors que tantine la prenait par la main pour la conduire auprès de Madame Després, une dame très âgée qui se contenta de la tenir près d’elle, debout, et appliqua dix tapes légères sur sa robe rose avant de l’embrasser sur le front en la félicitant. Tout le monde applaudit en riant puis ce fut le tour de Madame Espinasse. Cette grande femme sèche, ancienne institutrice, bascula Nadia sur ses genoux et fessa fortement, prenant bien son temps entre chaque claque qui faisait échapper à la fillette des petits cris aigus. Puis ce fut le tour de tantine qui courba sa petite chérie contre sa hanche avant de la trousser. Ce fut de nouveau l’hilarité générale, chacune y allant de son commentaire, « adorable », « quelle jolie petite culotte ! » « Regardez comme elle épouse bien la forme de son joli popotin ». Tantine fessa plus légèrement que d’habitude, comme une plaisanterie.
Elle ne manqua pas toutefois d’épingler la robe de Nadia, la laissant subir les prochaines claques sur son sous-vêtement. Madame Bruneau prit la suite, imitant la position d’Hélène, mais elle administra les dix fessées en rafale, alternant d’un hémisphère à l’autre, provoquant des sautillements de sa victime. Nadia prit ensuite la direction des genoux de Madame Saintonge qui fit compter les tapes à l’assistance qui ne demandait pas mieux, tout le monde tapant dans ses mains à chaque fois que son bras vigoureux s’abattait sur le pauvre derrière qui commençait sérieusement à picoter. Julie, avec son sempiternel sourire cruel, bascula la fillette sur ses cuisses et, saisissant l’élastique de la culotte, la baissa jusqu’aux genoux dévoilant à tout le monde une lune tout rose.
Elle rougit rapidement alors que la méchante a d o l e s c e n t e administrait la plus sévère fessée de l’après-midi qui déclencha les acclamations d’un public connaisseur et les première larmes de la punie. Madame Langlois, qui avait approuvé Julie en déclarant «qu’il n’y avait de fessée que de fessée cul nu »n’avait que peu de f o r c e et son tour ne fut qu’anecdotique. Ce fut bien différent avec Madame Lamblin. Nadia était plus rouge qu’une écrevisse alors que Paul la fixait d’un regard médusé, le garçon vivait un rêve éveillé tout en éprouvant une certaine empathie pour son amie. Sa Marraine prouva qu’elle savait parfaitement punir, à la grande surprise de son filleul, en faisant sonner les petites fesses comme autant de tambours, déclenchant un chant strident de la petite virtuose.
Le derrière de Nadia était désormais vermillon et elle eut un mouvement de recul alors que Marie s’approchait d’elle. La servante la souleva sous son bras gauche mais, alors que la pauvre e n f a n t s’attendait à une répétition de la fessée précédente, Marie se contenta de tapes symboliques en criant « panpan cucul tout nu » pour faire rire ces dames. Ce fut humiliant, mais elle n’en fut pas moins reconnaissante. Enfin ce fut le tour de Maguy qui appliqua une vraie correction qui fit crier et pleurer son élève, avant de lui ôter complètement sa culotte. Néanmoins, alors qu’elle la relâchait, elle lui murmura à l’oreille : « je suis fière de toi » et Nadia la serra dans ses bras. Le thé fut ensuite apporté, Nadia devant servir toutes ces dames les fesses à l’air, certaines ne pouvant s’empêcher d’ajouter une tape ou deux à ce popotin tout rouge, pour le plaisir. Elle put se rhabiller au moment où Marguerite de Brandon s’installait derrière le piano et elle oublia instantanément sa honte et sa douleur alors que la Sonate-Fantaisie de Scriabine résonnait dans la salle de musique.
Epilogue
Le concert avait été un triomphe. L’artiste avait eu droit à trois rappels et un tonnerre d’applaudissements. Epuisée, elle n’en avait pas moins accepté d’écouter une jeune prodige que sa mère avait amenée et qu’elle avait fait jouer en coulisses sur son piano de répétitions. Elle confirma le talent de la jeune fille et alors que sa mère lui demandait conseil en termes de professeur pour accompagner sa formation, la virtuose répondit :
« Je connais exactement les personnes qu’il vous faut. Mon mari a leur carte. Paul, peux-tu me donner la carte de Mesdemoiselles de Brandon ? »
La mère remercia et dit : « je dois toutefois prévenir que ma fille a un fort tempérament. Vous croyez qu’elles sauront y faire face ? »
Nadia se mit à rire doucement et répondit, sa main droite s’égarant discrètement sur ses fesses : « soyez sans crainte, ce sont des expertes ».
FIN
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